De Los Angeles à Palm Springs.
Des images plein la tête, nous sommes allés nous promener en bordure d’océan Pacifique et plus précisément à « Venice », connue pour ses quelques canaux d’inspiration Vénitienne et sa plage ; « Muscle Beach » qui accueillit jadis Arnold Schwarzenneger.
Ce quartier tient son nom de l’admiration d’un excentrique fortuné qui, lors d’un voyage en Italie, tomba sous le charme de « Venise ». De retour au pays, il décida de construire une reproduction des canaux. Au début du XXème siècle, on pouvait même y voir des gondoles directement importées d’Italie.
Cette plage n’a rien à voir avec les plages touristiques que l’on retrouve ailleurs c’est le rendez-vous des skateurs, danseurs, bodybuildeurs, surfeurs, et zoneurs en tout genre. On n’est pas vraiment là pour faire du sport, entretenir sa forme ou sculpter son corps, non, non, ça c’est le prétexte. Comme le faisait très justement remarquer une publicité pour une banque à Roland Garros, si on est là c’est pour être vu ! Et oui, au pays des exhibitionnistes, « Venice Beach » en est très certainement la capitale.
Nous arrivons en fin d’après-midi mais malgré cela nous tournons de longues minutes avant de nous rendre à l’évidence, nous ne trouverons pas de places de parking et n’avons d’autre choix que de rentrer dans un parking payant. Les petites ruelles parallèles à la plage ne sont constituées que de petits parkings où les employés se battent pour alpaguer chaque véhicule et en caser 50 là où il n’y a place que pour 30 ! En moyenne c’est 10$ la journée, en général on n’y reste qu’une à deux heures tout au plus mais c’est un prix unique et chaque emplacement est une poule aux œufs d’or pour son propriétaire… On finit donc par rentrer dans un de ces parkings où le gars me guide tout au fond pour insérer mon véhicule comme on le ferait dans une partie de Tetris. Ensuite, il vient à ma portière et me demande 15$ ?! Je lui fais gentiment remarquer que le prix affiché est de 10$ et il me répond tout aussi gentiment que c’est 15$ quand même et que si je veux 10$ il faudra que j’aille ailleurs. Probablement persuadé qu’il me sera impossible de sortir de là tout seul, il insiste pour recevoir ses 15$. Inutile de discuter, je lui souhaite une bonne fin de journée, enclenche ma marche arrière, fais quelques manœuvres au centimètre près et me rends juste en face où je demande confirmation du prix de 10$ avant de rentrer. Dans un endroit où l’ego est démesuré, je pouvais faire un peu de mon ronflant et prouver combien je maîtrisais déjà bien mon SUV automatique, non ? Ok, je sors…
De petits attroupements parsèment la plage et attirent notre attention. Le premier est le rendez-vous des skateurs qui, au rythme de musiques techno, s’affrontent à tour de rôle et surenchérissent dans la réalisation de leurs figures. Les uns derrière les autres, ils s’élancent dans la « bowl » sous le regard admiratif ou railleur des fans, de leurs pairs et maîtres bien souvent réunis autour d’un « tarpé »…
Un peu plus loin, jeunes et moins jeunes, voire « vieux » se déchaînent avec ou sans rollers, la musique dans la peau ou… pas du tout et avec, pour la plupart, comme principal leitmotiv d’être vu. Tous ces acteurs ont pour point commun un look très particulier; de l’Apollon au corps sculpté et huilé au retraité ramolli mais tout aussi huilé en passant par passant par le sosie de Samuel L. Jackson arborant fièrement les couleurs de l’oncle Sam.
Entre ces deux rassemblements, nous croiserons les inévitables surfeurs californiens à l’affût de « La » vague, de riches quinquagénaires accompagnés de leur coach sportif, de jeunes minettes exhibant leurs formes (eh oui Eric…). En chemin, nous ne résisterons pas à prendre en photo le poste de guet des Lifeguards sur ces plages qui ont vu tourner Pamela Anderson dans « Alerte à Malibu » pour pallier le manque de grandes plages sur Malibu même… (vraiment désolé Eric, Pamela était absente ce jour-là…).
Pour rejoindre « Muscle Beach », nous traverserons des terrains de basket où de petits blancs tatoués se mesurent à de grands blacks musclés et non moins tatoués… A cette heure, et en cette période de l’année, le « Muscle Beach Club » et ses gradins qui l’entourent sont déserts. Nous ne les verrons donc pas soulever la fonte…
« Ocean Front Walk » offre une atmosphère bon enfant, où se mélangent vieux hippies sympathiques et un peu fatigués, petits commerces colorés de souvenirs bon marché, tatoo shops peu reluisants, musiciens en plein air, fast-foods et autres artistes de rue; une vraie cour des miracles.
Notre visite se terminera par la découverte des derniers canaux encore visibles de nos jours, bordant de paisibles quartiers résidentiels.
Lors de l’élaboration de notre voyage, nous avions fait le choix d’éviter les petits déjeuners continentaux de nos hôtels pour privilégier le mode de vie à l’américaine. C’est pourquoi, chaque matin, nous tentons de diversifier nos expériences. Aujourd’hui, Catherine a prévu de nous faire découvrir le « Whole Foods Market » spécialisé en produits bio (dites « organic » de ce côté de l’Atlantique).
France n'avait pas vraiment envie de manger ici, quant à moi, je dois bien reconnaître que je me demandais quelle idée loufoque avait pu avoir Catherine…
Une fois de plus, ma moitié fut divinement inspirée. Perdus devant la diversité du choix offert, nous avons commencé par observer les nombreux habitués, parfois munis de leur guide diététique. Plus tard, je consacrerai un paragraphe aux habitudes alimentaires aux US mais pour l’heure, nous optons pour un chocolat chaud équitable, un café brésilien et un thé Earl Grey, une portion de porridge, deux yaourts grecs aux fruits frais et muesli et quelques cookies maison. Nous dégusterons le tout attablés aux côtés de locaux sur une petite terrasse à la sortie du magasin, où sont à disposition couverts et serviettes.
De là, nous avons pris la direction de Beverly Hills en empruntant la célèbre route des crêtes Mulholland Drive pour redescendre vers Sunset Bd
et Rodeo Drive; l’artère la plus chère au monde. Voici deux enseignes mais vous pouvez retrouver toutes les marques possibles à l'unique condition d'être très très onéreuse.
Nous traverserons ensuite le luxueux quartier de Bel Air. La qualité de vie est partout palpable à Los Angeles mais Berverly Hills et Bel Air sont indiscutablement un cran haut de dessus.
Les jardiniers, souvent Mexicains, n'ont aucun souci pour trouver des clients,
toutes les grosses propriétés sont cachées derrières d'immenses palissades et portails tous équipés de code et caméra de surveillance,
Les goûts les plus douteux sont également au rendez-vous...
et les parcs ont des aires réservé à la pratique du golf ou à l'apprentissage d'autres sports...
A plusieurs reprises, France avait suivi un documentaire tourné au musée « La Brea » de Los Angeles. Il aurait été dommage de le manquer. La particularité du site est de regorger de champs bitumeux qui, lors de l’ère glaciaire, ont pris au piège de nombreux animaux. Des herbivores (mammouths, chevaux, chameaux paresseux géants..)
ainsi que beaucoup de carnivores (ours à face courte, canis dirus ou loups géants, smilodons ou tigres à dents de sabre,…) venus se repaître des carcasses ou de bêtes agonisantes sans avoir flairé le danger.
Une visite du musée couplée au tout nouveau « excavation tour » nous permet de découvrir les coulisses du site et les paléontologues au travail.
Nous apprendrons que les chercheurs ont, depuis 2008, pu extraire 23 blocs de bitume d’environ 12m³. L’analyse complète d’un bloc requiert une année de travail. Ils ont donc encore de l’ouvrage pour 17 ans, sans compter les nouveaux à mettre à jour… !
Pour information, 5 millions d’ossements ont été dégagés des 6 premiers blocs… (Ci-dessous une petite partie d'un bloc)
Lors de notre arrivée, nous nous étions laissés prendre au jeu de la petite photo « mise en scène » sur fond d’écran vert (vous vous souvenez, tout ce qu’on voulait éviter en Thaïlande lors de la visite des pandas géants et dont les chinois raffolent… fontaine, je ne boirai jamais de ton eau…), en voici le résultat :
Finalement, cela nous fera un bon souvenir…
Nous clôturons cette après-midi en beauté, enchantés par cette découverte.
C’est à contrecœur que nous quittons momentanément la « Cité des Anges » pour mieux y revenir dans quinze jours. Il sera alors temps de vous présenter plus en détails les origines de L.A. mais, pour l’heure, nous roulons sur l’Interstate 10 en direction de Palm Springs. Le contraste sera très certainement saisissant entre la mégalopole de Los Angeles, deuxième plus grande ville après New-York, regroupant pas moins de 18 millions d’habitants et la petite ville de Palm Springs née artificiellement du détournement du fleuve Colorado.
Au fil du trajet, le paysage se transforme et devient plus aride. La première chaîne de collines franchie, nous roulons deux heures durant à travers le désert californien. Aux abords d’un champ de plus de mille éoliennes,
une oasis improbable apparaît.
Tel un échiquier de verdure posée sur le désert, Palm Springs abrite la retraite dorée de milliardaires et les résidences secondaires de vedettes du Show-Business, ayant dépensé des fortunes afin d’implanter pas moins de 42 greens et irriguer leurs propriétés parfaitement intégrées dans le paysage (si bien intégrées qu’on ne les verra d’ailleurs pas…).
En effet, afin de laisser la primeur aux magnifiques palmiers californiens, oliviers, yuccas et autres cactus-chandeliers géants, les pavillons, complexes commerciaux et hôtels ne peuvent dépasser 3 étages.
Tout comme à L.A., les pelouses sont plus que régulièrement tondues, la végétation taillée… aucun immondice ne parsème les rues. L’Amérique semble plus respectueuse de son environnement que nous le sommes même si on se pose la question de savoir si un peu moins de rigueur dans les tailles de gazon et arbustes ne serait pas plus écologique, sans parler du bien-fondé du énième détournement du fleuve Colorado…
Une des particularités de Palm springs est de compter pas moins de 30% de « Gays » parmi ses habitants; ces derniers affichant ouvertement leur appartenance à cette communauté (voir cliché ci-dessous où le propriétaire semble aussi fier d’être américain que « Gay ») :
Après un petit tour de ville pour s’imprégner de l’ambiance, nous nous installons au Saguaro Motel. Connaissant Catherine, vous vous doutez que le Saguaro Motel n’a rien à voir avec le « Bates Motel » (Psychose)… Certes, ce n’est pas l’Hilton de Los Angeles mais l’endroit est propre, équipé de toutes les commodités, les chambres y sont spacieuses, la piscine et les jacuzzis sont bien implantés au centre du complexe dans un petit écrin de verdure, papillons colorés et colibris y virevoltent de fleur en fleur.
L’hôtel dispose même d’un restaurant mexicain où nous nous rassasierons de « nachos » et « ceviche » (Que nous avions tant appécié il y a trois ans au Mexique)
après que Catherine et France se soient délassées dans la piscine et que je finalisais un article du blog.
Demain, nous quitterons la Californie pour l’Arizona; pays du Western. Le plus somptueux des états de l’Ouest multiplie les splendeurs au format Cinémascope. Un hymne absolu aux grands espaces et la mémoire du Far West… à suivre…