Balade en Utah.
Longues routes traversant le désert ou les plaines arides d'où ne jaillissent que buissons épineux et immortelles, canyons encaissés aux strates colorées, collines boisées entrecoupées de vertes prairies où s’écoulent quelques torrents, paysages vallonnés, sauvages et infinis, l’Utah offre des panoramas variés à couper le souffle. Cet état, voisin de l’Arizona, abritant nombre de parcs nationaux (Zion, Bryce, Arches…) a vu passer les pionniers en route vers leur terre promise…
Sillonnant depuis quelques miles sur la US 89 en direction de Bryce Canyon, notre attention est attirée par une stèle accompagnée d’un panneau explicatif. Nous nous garons et apprenons qu’un ancien village de pionniers est encore visible au bout de la piste poussiéreuse à travers le Canyon de Pahreah…
Qu’à cela ne tienne, la curiosité et notre envie d’aventure nous poussent à aller y jeter un coup d’œil. La route est déconseillée aux véhicules autres que les 4X4, nous bénirons donc notre choix…
Le chemin pentu sinue longuement dans le bush entre les falaises du Canyon et plonge vers une vallée d’où émergent quelques « cottonwood » jaunis à cette époque de l’année, nous atteignons d’abord un petit cimetière où gisent les habitants qui ont résidé à Pahreah entre 1865 et 1930. Nous pouvons lire une épitaphe en mémoire de leur courage et ténacité à vivre en totale autarcie dans un univers aussi rude… essuyant même quelques raids indiens…
Plus loin, nous atteignons le lit de la rivière grâce à laquelle tout fut possible mais qui, également lors d’une crue subite, causa la perte du petit hameau.
Coup d'oeil: https://www.facebook.com/video.php?v=10204982919522216&set=vb.1518488125&type=2&theater¬if_t=video_processed
De l’autre côté, sur les flancs de la colline, la mine qui n’a pas comblé les espérances des pionniers et qui a précipité le déclin de Pahreah…
Pour la petite histoire, un western des années 60 fut tourné ici; « Les Trois Sergents » avec Frank Sinatra, Sammy Davis Jr et Dean Martin.
Nous nous amuserons à reproduire la scène finale du film "Le bon, la brute et le truand" avec dans le rôle de la brute, France qui le joue à merveille à en juger par les bleus qu'elle laisse sur ma frêle carcasse et Catherine, dans la peau du bon bien évidemment... Il ne me restait plus qu'à jouer le truand.
Nous improviserons également un duel :
Nous nous sommes franchement amusés comme des enfants et avons énormément ri. Sur le chemin du retour à la civilisation, comprenez par là, à une route asphaltée, nous nous sommes fait la réflexion suivante. Quel excellent choix que ce "Fly and drive". Depuis notre arrivée en terre US, nous avons régulièrement croisé la route de touristes coincés dans des voyages organisés, en groupe et dans des cars, sans la moindre latitude. Partout où nous sommes passés, nous avions la liberté de nous attarder ou de quitter quand bon nous semblait. Une belle photo à prendre, on stoppe, envie d'aller voir plus loin.... on fait un détour, envie de boire un coup, on s'arrête... De A à Z nous choisissons nos points de chute et nos horaires au gré de nos envies, de notre fatigue ou plus simplemet de nos goûts. A plusieurs reprises, nous entendrons un car klaxonner pour sonner l'heure du départ parce que l'horaire c'est l'horaire, point barre ou verrons des touristes attendre impatiemment à leur point de rendez-vous parce que le site ne leur pas plu ou qu'ils sont fatigués ou encore ont froid... Par ailleurs, sur la route, nous découvrons des curiosités parfois inconnues des trois guides à notre disposition, des informations récoltées par Catherine et inaccessibles pour les cars. A ce sujet, j'ajouterai également que, depuis janvier 2014, Minou lit tout ce qui lui tombe sous les yeux à propos de l'Ouest américain, elle s'informe sur les forums, auprès d'Américains et sur "Trip Advisor" qui est une référence reconnue par les voyageurs. Elle prend des notes, les analyse, les compare et les étudie. Sa connaissance des villes étapes et routes qui les séparent est telle qu'elle nous dirige sans carte, sans GPS mais simplement de mémoire. Elle connait les restaurants renommés ou simplement les gargottes ayant bonne réputation auprès des autochtones, les musées, bâtiments et anecdotes de lieux dits partout où nous passons. Bref, nous ne sommes jamais perdus et il faut avouer que c'est un très grand luxe que de bénéficier de ses recherches et de sa très grande culture générale dans des domaines aussi vastes que l'histoire, la géologie, l'architecture,...etc.
En résumé, il est indéniable que l'on ne peut réellement profiter de la liberté offerte par notre propre véhicule qu'avec une grande préparation du voyage, une bonne culture générale (Ca c'est Catherine) , une certaine expérience (C'est nous...), un goût pour l'aventure et de bonnes capacités d'adaptation (Ca c'est plutôt moi...). Bien entendu, la maîtrise de la langue facilite énormément les choses... A contrario, sans tout cela vous risquez de vivre un enfer car vous ne passerez pas seulement à côté des détails que nous avons la chance de découvrir mais louperez également l'essentiel et vous vous perdrez plus souvent que vous ne le pensez malgré votre GPS qui, de toute façon, vous fera prendre la route la plus rapide ou la plus courte ou soit-disant la plus touristique mais, parfois, en dépit du bon sens.
A la lecture du blog, tout semble couler de source mais réfléchissez bien si vous désirez vous lancer car c'est sans conteste le moyen de voyager qui offre le plus grand éventail de possibilités à condition d'avoir énormément travaillé avant votre départ et d'avoir les bases nécessaires à sa réussite... Toutes ces informations à notre disposition ne limitent en rien la part d'imprévu durant notre périple mais nous permettent de ne pas perdre de temps inutilement, on les utilise ou non à notre guise. Autrement dit, si vous avez peur de l'imprévu, devez absolument manger à heures fixes, ne vous êtes pas documenté en suffisance, n'avez pas ou peu d'expérience en dehors de vos habitudes et de votre culture alors ne vous y risquez pas tout de suite. Merci Pluche, sans toi cela ne serait pas faisable...
Roulant sur la « National Scenic Byway 12 », nous traversons Red Canyon, paysage de roches rouges érodées, parsemées de forêts de pins. C’est au cœur de celles-ci que se trouve la planque de Butch Cassidy ; le célèbre braqueur…
Ci-dessous, la planque de Butch Cassidy dans les fameuses plaines verdoyantes de l'Utah... (photo internet)
Nous arrivons à Bryce Canyon National Park pour le coucher du soleil. Une dizaine de points de vue se succèdent tout le long de la route qui serpente à travers le parc sur une trentaine de kilomètres.
Nous choisissons de « pousser » jusqu’au point le plus éloigné « Rainbow point ». Un immense amphithéâtre hérissé de hoodoos ou cheminées de fées, résultat de millions d’années d’érosion… La palette des tons est infinie, elle est le fruit de l’oxydation des minéraux : orange, rose et rouge pour le fer, violet pour le manganèse et blanche pour le calcaire.
Un peu plus au nord, « Natural Bridge », une arche de pierre façonnée au fil des millénaires par la pluie et le gel.
« Sunset point » surplombe quant à lui une armée de pinacles fragiles tel un paysage irréel….
Nous apprendrons que les sommets des hoodoos se sont formés il y a 55 millions d’années et sont issus de l’accumulation des sédiments d’un vaste lac ayant vu paître sur ses rives quelques parasaurolophus et autres dinosaures, traqués par un énorme deinosuchus embusqué dans la vase. Quant aux couches inférieures, elles datent de périodes plus lointaines encore et sont d’origine marines, en témoignent les ammonites et autres dents de requins qui y ont été retrouvées…
Nous regagnons notre hôtel, le Ruby’s Inn, des images plein les yeux…
Les suivantes semblent truquées et prises devant un décor mais elles sont bien réelles...
Le Ruby’s Inn est le premier hôtel créé dans la région en 1916. Il s’agissait d’abord de tentes et d’un « Trading Post » offrant un repas familial aux voyageurs…
Même si, de nos jours, son emplacement stratégique lui confère un certain monopole, nous y dînerons correctement.
Le lendemain,… à nous Las Vegas !
Mais, avant, nous traverserons le splendide « Zion National Park », oasis en plein désert grâce à la Virgin River serpentant au fond du canyon. Ce canyon touffu et verdoyant contraste avec tous les autres, arides, Détail assez surprenant, le bitume de couleur rouge choisi par les représentants du Comté afin de ne pas jurer avec les falaises roses, oranges et rouges.
Suite à une fausse manoeuvre, j'ai égaré les superbes photos prises avec France en escalade et franches rigolades dans les rochers.... Heureusement qu'il me reste ce petit aperçu sur une autre carte :
(Photos prises sur internet pour illustrer)
A suivre...