Yosemite.
Tout autour de nous, un paysage comparable à celui que nous avons connu en Afrique du Sud avec moins d’urbanisation, de saletés et de bidonvilles… Mais pourquoi donc notre Chad a-t-il couru si loin, son pays étant si varié et intact… ?
De grandes barrières cernent de superbes propriétés ; ranchs ou vignobles.
L’entrée sud du parc de Yosemite (prononcez ici «Yosemiti ») marque un changement radical. Premier site protégé du monde grâce au président Lincoln, il abrite une faune et flore variées. Séquoias géants, cèdres, torrents, falaises, cascades, panoramas incroyables… le paysage de montagnes de l’Ouest américain par excellence ! Sa faune variée compte environ 80 espèces de mammifères dont un marsupial, l'opposum de Virginie. On peut y croiser nombre de biches, cerfs, lapins, lièvres, rongeurs (souris, écureuils, castors, tamias, martres, ratons laveurs,...) mais également des chauves-souris, pumas, lynx, renards et coyotes. Et, avec beaucoup de patience et de vista, vous aurez peut-être la chance d'y observer le mouflon de la Sierra Nevada, seule espèce en danger d'extinction ou encore le très discret carcajou et finalement le maître des lieux, l'ours noir aux reflets souvent bruns.
Les points de vue sont nombreux dans cette ancienne vallée glaciaire.
Carcajou ou Glouton :
Pour tous ceux qui hésiteraient encore, on ne parle pas d'un petit parc avec quelques animaux "sauvages domestiqués" et points de pique-nique pour le promeneur du dimanche. Pas du tout, il s'agit vraiment de vastes étendues sauvages en vue de préserver au maximum sa faune et sa flore. La meilleure façon de découvrir ce genre d'eden terrestre est de le faire à pied. On jette la voiture au parking, on oublie GSM, Laptop, tablette, I-pod, I-pad, I-tchic et I-tchac... et, muni d'un bon matériel (chaussures adaptées, tente, boussole et carte voire gps,...) et d'un guide pour les moins expérimentés (99% d'entre nous...), on peut alors vraiment en profiter.
Pour mieux comprendre encore l'étendue du site, sachez que le Yosemite couvre plus de 3 000 km² c'est à dire 1,2 fois le Grand-Duché du Luxembourg. Le domaine est traversé par un axe d'Est en Ouest en son centre et une route remonte, le long de la frontière Ouest du parc, du sud jusqu'au milieu de celui-ci. Ces deux routes sont les seules voies d'accès asphaltées qui le "polluent". La partie nord du parc est entièrement vierge et interdite aux visiteurs. D'ailleurs, seuls 36km² sont accessibles c'est à dire à peine 1% de sa superficie totale.
Carte routière du Yosemite :
Malheureusement (si je peux me permettre malgré l'immense chance que nous avons d'être ici...) nous ne disposons pas d'assez de temps pour cela. Par conséquent, c'est grâce à ses deux seules routes que nous en jouirons.
Nous choisissons de débuter notre parcours par les superbes séquoias.
« Mariposa Grove » abrite quelques-uns des plus beaux spécimens; les plus larges et donc plus anciens de ces mastodontes (2 700 ans pour le plus agé d’entre eux).
Ha...j'oubliais un mammifère particulier, pas dangereux mais légèrement sur le doux... "Le gnome Marchinois" !
Encore une apparition du "gnome Marchinois", en voie de disparition mais ici en parade nuptiale...
En période des "Amours", le "gnome Marchinois" a parfois de drôles de comportements mais il ne mord pas...Bien que, du côté d'Haillot, il se dit que Laurent More... n'est-ce pas Joël ?
L'animal, en sérieux danger d'extinction, mettra tout en oeuvre pour séduire sa belle...
Ces arbres sont pourtant fragiles ; en témoigne l’interdiction de marcher sur leurs racines… cela précipiterait en effet leur déclin.
Des écureuils batifolent dans le sous-bois pendant que nous tentons, tête en l’air, d’appréhender toute leur majesté. Cela finira d’ailleurs par nous donner le tournis…
Un peu plus loin, « Tunnel View» offre une superbe vue sur toute la vallée au fond de laquelle coule la « Merced River », à gauche « El Capitan » la plus haute falaise entière au monde (900 m), au fond au centre le célèbre « Half Dome » sommet emblématique du parc.
Nous atteignons ensuite «Wawona», petit hameau dans lequel ont été rassemblées d’authentiques cabanes en rondins de pionniers construites entre 1850 et 1914.
Il se dit même que l'unique couple de "gnomes Marchinois" du parc se serait reproduit...
Ces petites merveilles étaient initialement disséminées dans tout le parc national, parfois inaccessibles sans avoir crapahuté pendant plusieurs jours…
Le joli pont couvert franchi, nous nous retrouvons plongés 160 ans en arrière, imaginant la vie de chacun de ces courageux et solides aventuriers.
France en profitera pour tenter d'appliquer ce qu'elle a appris de l'utilisation basique de l'appareil photo, vitesse d'obturation, ouverture, sensibilité, Iso,... pendant que je ferai le zouave ce qui la fera beaucoup rire...
Pendant ses réglages, elle me demande de prendre la pose du penseur... dur dur de rester ainsi en équilibre sur ce rocher quand on a qu'une seule envie qui est d'éclater de rire...
Dans la prairie aux couleurs d’automne, le long de la rivière bordée de peupliers (« cottonwoods »), nous aurons même la chance d’admirer quelques biches et deux jeunes cerfs.
Mais la plus belle rencontre sera sans conteste ce coyote, imperturbable, longeant la route et la traversant au gré de ses envies sans se soucier des spectateurs humains. Quel superbe animal, aussi grand qu’un berger allemand et très clairement cousin du loup, en plus solitaire.
Le soleil décline et il est temps de se diriger vers notre hôtel. Sur la route nous essaierons de fixer sur la péllicule les couleurs d'automne à faire pâlir nos artistes peintres "Mamy Paulette" et "Papy Louis"...
Le Cedar Lodge, très basique, n’est pas l’étape idéale.
Nous nous empressons donc de poser nos bagages et de chercher un petit coin sympa pour nous restaurer.
En chemin, notre attention avait été attirée par un charmant établissement bordant la rivière.
Les prix pratiqués dans le parc (tant pour l’essence que le ravitaillement chez les divers grocers ou deli’s) sont en effet prohibitifs, c’est donc sans hésitation que nous décidons de manger au restaurant du "Yosemite View Lodge". Charmant accueil, bonne table, nous ne serons pas déçus…
Réveil matinal pour profiter un peu plus longuement de Yosemite (San Francisco attendra...).
Nous nous dirigeons donc plein est, vers « Tioga Pass » (toujours praticable à cette époque contrairement à ce annoncé…).
Roulant à 20 km/h nous scrutons les sous-bois de part et d’autre de la route. Même si la fréquentation du parc est raisonnable en cette saison, nous nous rangeons régulièrement sur le côté car notre de train de sénateur semble en énerver plus d’un.
A part quelques queues en panache, rien de particulier à signaler…
C’est alors que France hurle : « ours, ours, j’ai vu un ours noir ! »
J’enclenche la marche arrière et aperçois une boule de poils noirs occupée à gratter le sol de ses pattes massives.
Ni une, ni deux, je stoppe la jeep, active les 4 feux de détresse (pas le temps de chercher un endroit où se garer…), saisi mon zoom et sort du véhicule. France me chuchote alors : "il y en a un autre un peu plus sur la gauche Papa, un ours brun cette fois…"
Merci Puci, quel œil de sioux ! Très bien entrainé depuis notre expérience sud-africaine où elle avait déjà fait montre d’une acuité visuelle hors pair depuis son siège de « tracker » !
Sans un bruit, nous profitons de cette magnifique rencontre. Une deuxième voiture s’arrête juste derrière nous, un monsieur assez âgé nous demande s’il s’agit d’un ours. Nous confirmons et il nous avoue que cela fait trois ans qu’il vient se balader à Yosemite sans en avoir vu un seul auparavant…
Il prendra un ou deux clichés puis reprendra sa route.
Nous passerons très certainement une heure en compagnie de ces charmants plantigrades, les admirant fureter, humer, retourner les rondins et autres pierres… Nous serons régulièrement dépassés par des visiteurs blasés, voire plus pressés…
Nous, on s’en fout, on s’en met plein les mirettes !!!
C’est avec beaucoup de regrets que nous les quitterons, good luck les petits et surtout soyez prudents car tous ne sont pas aussi respectueux de la faune, l’an passé en effet 15 ours ont été renversés par des voitures…
Comme on aurait aimé rester plus longtemps à Yosemite !
Winnie au Yosemite :
https://www.facebook.com/video.php?v=10205047296731606&set=vb.1518488125&type=2&theater
Nous restons muets sur la route qui nous mène vers la sortie ouest du parc, des images plein la tête, la joie d’avoir eu cette chance de voir des ours en totale liberté… !
Aux abords de Groveland, les séquelles des tragédies récentes nous ramènent à la dure réalité. Outre le terrible feu d’août 2013 déclenché par la négligence d’un chasseur et qui menaça même les abords de San Francisco, nous apprendrons qu’au moins deux autres incendies ont du être circonscrits cette année par les soldats du feu de cet avant-poste.
Même si la petite ville est plus qu’agréable, le va-et-vient des semis à vide ou chargés de leurs immenses troncs noircis la traversant plusieurs fois sur la journée, les casernes de pompiers toujours sur le pied de guerre, les stèles en mémoire des combattants du feu décédés dans l’exercice de leurs fonctions ne peuvent nous laisser indifférents.
La route qui nous mène vers San Francisco ne nous enchantera guère, la seule anecdote étant que, de justesse, j’ai pu éviter une belle mygale. Par acquis de conscience, j’ai même fait demi-tour pour vérifier que la "grande velue" n’était pas transformée en crêpe sur la chaussée…
Ouf, rien… Notre arachnide a pu en réchapper ! (Photo internet car la belle n'a pas daigné m'attendre pour prendre la pose...)
Particularités du code de la route US :
En parlant de route, voici un paragraphe informatif reprenant quelques particularités du code de la route aux Etats-Unis. Tout d'abord, contrairement à nos habitudes belges, les conducteurs américains sont beaucoup plus respectueux des lois et semblent plus craintifs vis-à-vis de l'uniforme. Du peu que nous en ayons vu, on peut même affirmer que c'est encore plus vrai à l'Ouest qu'à l'Est... Les limitations de vitesse sont pratiquement respectées au mile près. Durant des centaines de miles, un groupe de véhicules peut très bien se suivre à distance de sécurité sans qu'aucun ne cherche à dépasser l'autre car tous ont enclenché leur "cruise control". Il n'est pas étonnant de rouler à une soixantaine de kilomètres à l'heure sur une portion de route à 6 ou 7 bandes. De plus, votre vitesse est souvent contrôlée des airs...
Sur autoroute, la bande à l'extrême gauche est souvent réservée aux véhicules pratiquant le covoiturage c'est à dire avec minimum deux personnes à bord. Parfois, cette règle n'est d'application que la semaine aux heures de pointe...
Les contrevenants se verront appliquer généralement une amende de 381$
Un panneau que nous aimerions bien retrouver chez nous pour limiter tous les dépôts sauvages d'immondices...
On vous invite même à prévenir les autorités en cas de doute sur la sobriété d'un usager.
Soyez toujours très attentifs car le clignotant est facultatif et les dépassements sont autorisés à gauche comme à droite.
A certains carrefours, il est doublement important d'avoir une très bonne mémoire car vous rencontrerez de très nombreux croisement à 4 stops...
Le principe est très simple, on s'engagera suivant l'ordre d'arrivée. Tout d'abord, tous les conducteurs ont pour habitude de marquer le "Stop" de façon très nette, souvent même jusqu'à ce que le suivant l'ai marqué à son tour. Une fois les véhicules à l'arrêt, le premier arrivé redémarre et ainsi de suite... Le "cédez le passage" est indiqué par un "Yield".
Soyez également très prudent à l'approche des feux rouges et ne vous arrêtez pas au pied de celui-ci car aux USA, ils sont placés après le carrefour, de sorte que si vous stoppez à son niveau, vous êtes en plein milieu du carrefour...
A première vue, le panneau suivant n'a aucun sens et pourtant...
Ne pas tourner à droite au feu rouge. Ben, si c'est rouge pourquoi tournerait-on ? Tout simplement parce que si ce panneau n'est pas présent, il est autorisé à franchir un feu rouge uniquement pour tourner à droite (après avoir préalablement vérifié que la voie était libre...). Cette règle est valable dans quelques états comme, par exemple, la Californie, le Texas, l'Utah, le Nevada ou encore l'Arizona. Au début, c'est étrange mais on s'y fait très vite et l'idée est loin d'être stupide...
Ce ne sont pas les seules particularités du code de la route US mais celles-ci nous semblaient assez remarquables que pour les mentionner.
C’est péniblement au rythme de nombreux embouteillages que nous parvenons en fin d’après-midi dans « Frisco ».
Catherine et France fonceront directement se délasser dans la piscine chauffée de l’hôtel.
Etrangement, le ciel s’est couvert depuis notre arrivée, nous n’étions plus habitués à ce type de temps assez « belge »…
A l’heure du souper, Catherine nous avait dégoté un resto thaï raffiné dans le quartier branché de Financial District : "Osha Thaï".
« Kobe Beef Salad » pour Catherine et moi, « Salmon Sashimi Salad » pour France. En plat de résistance, « Pad Thaï » pour Catherine, « Honey Duck » pour France et « Thaï Spicy Pan Fried » pour moi.
Demain, nous découvrirons la ville de San Francisco... à suivre.